Ce que l’on voit et…. ce qu’on ne voit pas

Quelques réflexions sur ce qu’on voit et ce qui est caché… par ce que l’on voit. J’écrirai ici des notes sur un fait, une idée, un livre, une actualité, qui attirent mon attention et provoque une réflexion que je veux partager avec vous.

 

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29 octobre 2014 

 

Ce que l’on voit

L’assassinat de plusieurs ressortissants occidentaux dont notre compatriote Hervé Gourdel par des fanatiques se réclamant de l’Islam a soulevé une immense indignation. Des milliers d’internautes ont été spectateurs de la décapitation des victimes, filmée et postée sur l’Internet comme une provocation et un acte politique. Que nous l’ayons vue ou pas, la mort par décapitation a été mise en scène avec une détermination terrible de barbares.

 

Ce qu’on ne voit pas

Depuis des décennies, nous enseignons, dans les écoles françaises que la décapitation de Louis XVI a été fondatrice de la Révolution française. Dans les livres scolaires les plus classiques, des gravures d’époque montrent la mise à mort du roi ou l’exposition de sa tête que le bourreau tient par les cheveux face au public. La décapitation de milliers de citoyens entre 1789 et 1794, les défilés brandissant des têtes fichées sur des piques, la guillotine comme symbole de la rigueur révolutionnaire font partie de notre imaginaire collectif et des figures que dès le plus jeune âge, nous avons appris à regarder comme des allégories et des abstractions historiques.

 

Ce qui me fait réfléchir

Je me suis demandé comment il sera possible de continuer à enseigner l’histoire après la mort ignominieuse d’Hervé Gourdel. Pour nous, les décapitations orchestrées par les tenants d’un djihad absurde sont dépourvues de tout sens politique et symbolique compréhensible. Nous n’en voyons que l’horreur physique, c’est-à-dire la violence faite à l’homme, la matérialité du sang, les corps amputés.  Nous sommes rendus, finalement, à la réalité de toute mise à mort. Et nous prenons conscience avec dégoût que, privés de leurs écrans idéologiques, les guillotinages que nous regardions comme de purs actes sans matérialité étaient d’abord des moments sanglants. C’est une leçon inattendue des barbares d’aujourd’hui de rendre insupportable notre barbarie d’hier. Et plus cher encore le souci de transmettre l’humanité.